À PROPOS

ITINÉRAIRE :

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Je suis venue à la peinture par des chemins détournés.
Des études de psychomotricité aux techniques de conscience du corps et la danse contemporaine :
Sentir, habiter son corps et l’espace, chercher le mouvement juste, trouver son axe, son centre, développer l’écoute au sens large qui place le corps comme grand récepteur des informations intérieures et extérieures...
Ce détour m’a ouvert les portes de la création… attisé ma curiosité, sans doute contribué à nouer une relation charnelle et sensible au monde…
Les rencontres, les croisements d’expériences avec d’autres arts, la peinture en particulier, les musées, les expositions m’ont reconduite vers la peinture...
Cet art du silence correspondant davantage à ma nature profonde m’attirait et m’accompagnait depuis l’enfance… le glissement s’est fait petit à petit, la peinture a pris de plus en plus de place dans le temps et l’espace…

Sur ma peinture, des mots en pointillés et des…

Mon travail s’enracine dans la nature, les éléments, mon terrain de jeu est le littoral, ce paysage si particulier qu’est le bord de mer ; les pied sur la terre et le regard sur le lointain.
L’horizon comme un aimant, à la fois ligne de partage et d’union entre le ciel et la terre , l’air et l’eau, frontière qui recule autant qu’on s’en approche, ouverture sur l’infini et l’invisible.
Les mouvements de l’eau, de l'air, de la lumière, la terre à géographie variable, au gré des marées, des tempêtes, des courants…

 Le souvenir d’un cheminement, du corps en mouvement , d’une halte, d’un moment de contemplation ou d’ étude…

Et comme un inventaire à la Prévert :

Une gifle du vent ,
  La caresse du soleil couchant ,
   L’ eau qui se pare de soie , de velours ou de lamé or ou argent ….
    La roche noire en contrejour ,
      Une flaque de lumière ,
        Un éclat de mica…

Le paysage, c’est sans doute un peu de tout ça et bien plus que ça...
C’est le Tout et des petits riens…

L’espace qui m’entoure et m’englobe avec ses forces ses, énergies, sa beauté...

 
A moi de déployer des antennes, cultiver ma capacité à m’émerveiller, cultiver la fraîcheur, la candeur, me laisser toucher, émouvoir, "œil ouvert et cœur battant" selon l’ expression de F. Cheng, le terreau est là...

Dans l’atelier, c’est ce matériau là qui, plus ou moins conscient émergera des différentes strates de la(des) mémoire(s) : une sorte de concentré d’éclats de vie, de brisures de monde, accueillis… un temps…

Je prépare longuement mes fonds, comme on prépare la terre, moment fécond pour moi comme pour la toile, je prépare aussi mes couleurs avec les pigments ; toute cette "cuisine" est l'entrée en matière…
C’est dans la matière et à travers elle que le paysage "à la deuxième puissance" pousse….
C’est dans l’échange exaltant entre mes choix conscients, les gestes volontaires ou fortuits, les accidents, les forces, les énergies propres à la matière, aux couleurs que ça se joue …  
C’est un monde qui se crée, s’efface, est recouvert, refait surface…

Être là, attentive à se qui se vit... accueillir et re-connaitre dans la surprise ce qui résonne en moi et fait sens…

Affaire de justesse et d’ acceptation…

Les peintures sont tentatives, ouverture… par leurs manques, leurs imperfections, chacune appelle la suivante… chacune est aussi invitation, appelle le regard de l’autre, du spectateur qui l’enrichira de sa propre sensibilité… promesse de voyage ou de promenade ?